Profil de l’employeur – Shelley Watt Proulx, MTS, TSI

Shelley Watt Proulx, MSW, RSW
Shelley Watt Proulx, MTS, TSI

Shelly Watt Proulx, MTS, TSI, est directrice du service de santé mentale et de toxicomanie de Sagamok Anishnawbek. Située sur la rive nord du lac Huron, Sagamok Anishnawbek offre des programmes et services aux membres de la communauté vivant à l’intérieur et à l’extérieur de Sagamok.

L’Ordre des travailleurs sociaux et des techniciens en travail social de l’Ontario a eu le plaisir d’inviter Shelley Watt Proulx à nous parler de son rôle à Sagamok, de son parcours professionnel de travailleuse sociale, et des défis et possibilités qu’elle entrevoit dans le domaine du travail social pour l’avenir.

Q. : Qu’est-ce qui vous a attirée au domaine du travail social?

Shelley : Quand j’ai commencé l’université et que j’ai dû choisir une majeure, un ami m’a mentionné le travail social et j’ai pensé que ce serait intéressant. Quand j’ai commencé le programme de travail social, je me suis rendu compte que c’était un domaine idéal pour moi. Pendant mes études, j’ai commencé à travailler avec des jeunes et j’ai vu l’impact que je pouvais avoir. J’ai senti que j’avais un bon contact avec les jeunes et que le travail social me convenait parfaitement.

Q. : Vous travaillez à Sagamok depuis environ sept mois. Quels défis devez-vous surmonter dans vos nouvelles fonctions?

Shelley : Malgré mon expérience professionnelle dans le domaine de la santé mentale et de la toxicomanie, et malgré le fait que je suis descendante de colons, je suis fermement déterminée à consacrer le temps et l’effort qu’il faut pour gagner la confiance de la communauté. Si nous voulons que la communauté se sente à l’aise avec notre service, il faut y mettre le temps nécessaire, consulter la communauté et apprendre d’elle, c’est le seul moyen. Pendant que nous traversons cette période ensemble et que nous apprenons les uns des autres, j’espère que les membres de la communauté nous feront confiance, à mon équipe et moi, et nous laisseront les accompagner dans leur cheminement vers le bien-être.

Une partie de mon travail consiste aussi à veiller à ce que les membres de notre personnel prennent soin d’eux-mêmes. Ce n’est pas toujours facile de travailler dans une petite communauté. Il est parfois difficile de maintenir son bien-être personnel et, en même temps, de reconnaître les nuances de la communauté. Par exemple, si une personne de la communauté décède après une surdose de drogue, notre personnel s’en ressent, tant professionnellement qu’à d’autres niveaux : il peut s’agir du décès  d’une tante, d’une belle-sœur ou d’un ancien camarade de classe. Nous devons donner du soutien non seulement à nos clients, mais aussi aux membres de notre personnel.

Q. : Quels objectifs visez-vous pour l’avenir dans votre poste? Qu’est-ce qui vous emballe?

Shelley : Je veux coordonner les soins le mieux possible avec d’autres fournisseurs de services pour aider les gens le mieux possible. Dans notre communauté, nous avons de nombreux fournisseurs qui font des choses semblables, et les membres de la communauté ont tous des besoins différents. Pour chaque client, nous devons déterminer s’il vaut mieux fournir des services directs ou s’il est préférable de coordonner les services avec un autre fournisseur partenaire. Les gens viennent à nous quand ils ont besoin d’aide et si nous leur proposons trop d’options, ils risquent de se sentir confus, dépassés et accablés.

Ce sont surtout les innombrables possibilités d’avenir qui me rendent mon enthousiaste. Nous continuons d’intégrer les méthodes traditionnelles et culturelles avec notre approche axée sur le client et tenant compte des traumatismes. Je crois que notre travail avec l’école locale renforcera l’éducation et l’acquisition de compétences chez les élèves et leurs parents ou aidants. J’ai bon espoir que dans dix ans, la cour d’école aura une tout autre vie. Si nous restons correctement dans la bonne voie, nous pourrons exercer une influence positive sur la prochaine génération, interrompre les traumatismes et  donner aux gens de la communauté des moyens de commencer à guérir.

Q. : Selon vous, comment le domaine de la santé mentale et de la toxicomanie est-il appelé à changer à l’avenir?

Shelley : Je pense que le prochain grand virage va se produire quand la santé mentale sera considérée de la même façon que la santé physique. Si vous souffrez de dépression, vos problèmes devraient être considérés au même titre qu’un diabète mal géré. La dépression nuit à votre qualité de vie et à votre capacité de travailler et de vous occuper de votre famille.

J’espère aussi qu’il y aura moins de jugements de valeur autour de la toxicomanie. Si vous faites une rechute, nous devrions vous accueillir encore une fois et vous aider à revenir à un niveau de bien-être plutôt que de passer des jugements sur votre rechute.

Q. : Que voulez-vous dire à ceux et celles qui font leur entrée dans le secteur du travail social?

Shelley : Après avoir travaillé pendant près de 30 ans dans domaine, j’ai encore beaucoup d’espoir pour l’avenir. Je suis heureuse que le rôle des travailleurs sociaux et des techniciens en travail social prenne de l’ampleur. Je veux que ceux et celles qui commencent à faire des études en travail social ou en techniques de travail social sachent qu’un diplôme dans cette discipline ouvre la porte à toute une variété d’emplois. Ils pourront travailler dans les écoles, dans le système judiciaire, dans les hôpitaux, les communautés, les foyers de groupe, pour ne nommer que quelques possibilités. Le travail social offre beaucoup de façons d’apporter des changements positifs et d’avoir une carrière réellement passionnante.

Nous remercions Shelley Watt Proulx, MTS, TSI, de nous avoir accordé cette entrevue. En guise de remerciement, l’Ordre a fait un don au Sagamok Anishnawbek Youth Centre. Pour obtenir plus d’information sur Sagamok Anishnawbek, visitez le site www.sagamokanishnawbek.com.